Don't be afraid sweetie, i'm not a monster, just a nigthmare (PV KAEDE)

Direction le West Gate Park!

Samike Kyra | Tsubaki Kaede

Le soir, la ville était silencieuse, presque morte. On y entendait que peu de bruit. Kaede aimait fortement ce moment de la journée. La nuit laissait place au calme, à la réflexion, bien loin de la frénésie de la journée.

Il ne devait pas être plus tard que vingt-trois heures. Que faisait-elle dehors à cette heure-ci ? Hé bien, Kaede n’en avait strictement aucune idée. Une chose est sûre, elle ne voulait pas rentrer chez elle, et comme ses amis ne répondaient pas à ses messages, la jeune blanche ne pouvait pas squatter chez eux. Même si sincèrement, elle envie de débarquer à l’improviste.
Ҫa aurait été marrant.
Aujourd’hui, elle s’était un peu ennuyée. La musique dans ses oreilles toute la journée, Kaede n’avait pratiquement parlé à personne. Pire, elle n’avait même pas touché à son instrument ! Son petit bébé devait être triste. La violoniste se promit qu’en rentrant, elle jouerait jusqu’à l’épuisement et même au-delà !

La nuit était belle avec sa pleine lune blanche qui éclairait finement le chemin d’une petite lumière. Kaede se promenait à Toshima, un de ses quartiers favoris de Tokyo. Elle y passait le plus clair de son temps et venait si souvent qu’elle le connaissait maintenant pratiquement comme sa poche. Malgré tout, la nuit ça paraissait être un quartier différent. Kaede pouvait presque s’y perdre.

Son but était le West Gate Park situé à Ikebukuro, un des quartiers de Toshima. Elle irait voir l’avenue Sunshine 60 en même temps ! Elle qui avait l’habitude de voir cette grande rue bondée, elle n’arrivait pas à se l’imaginer vide.

Son cellulaire vibra. Elle le sortit. Sa mère s’inquiétait de ne pas la voir arriver. Kaede lui répondit que tout allait bien, et qu’elle rentrerait demain matin.

Soudainement, elle sentit qu’on lui rentrait dedans. Elle regarda qui l’avait prise pour un poteau. Il s’agissait d’une jeune fille, elles devaient avoir à peu près le même âge, aux cheveux roses. Celle-ci lui lança un beau sourire en s’excusant.

« -T’inquiètes, t’inquiètes, dit-elle en souriant, c’est rien ! »

Kaede rangeait son téléphone dans sa poche et continua son chemin en faisant de la main un signe d’au revoir à la jeune fille rose.

...

Samike Kyra | Tsubaki Kaede

Kaede n’avait de cesse de se le répéter, mais rien ne valait mieux qu’une promenade nocturne dans Tokyo. La capitale éclairée par mille petites lumières -provenant de luminaires, d’appartements ou autre- donnait à la musicienne des étoiles pleins les yeux.
La blanche était un peu intriguée par la « mini-rencontre » qu’elle venait d’avoir. Que faisait une jeune fille -Kaede était certaine qu’elles étaient à peu près de la même génération- si tard dehors et seule ? (Bien sur on pouvait lui retourner la question).

Soudainement, elle sentit qu’on la tirait doucement sur une des manches de son pull beige. Elle stoppa sa marche et tourna la tête vers l’auteur de ce geste. Il ne lui fallut guère quelques secondes avant de reconnaitre la rose. Celui-ci déclara dans un sourire et un peu précipitamment qu’elle habitait par là et n’aimait pas vraiment marcher seule. Kaede comprenait. La nuit pouvait être parfois dangereuse.

Elle proposa gentiment, avec un sourire chaleureux :
« Bah ouais. Tu veux que j’te raccompagne chez toi ? Ou tu préfères te prom’ner avec moi ?»

Ҫa ne lui posait aucun problème de faire un détour, aussi large soit-il, avant d’arriver au West Gate Park. Ni de se faire accompagner. Même, cela pouvait être marrant ! Par contre, elle venait tout juste d’y penser, mais le parc était surement fermé.
Que faire ? Après mûre réflexion (nan, cinq secondes de réflexion, faut pas exagérer) elle eut pleins d’idées. Escalader les barreaux. Faire sauter la serrure. Creuser un tunnel sous les portes. Plans foireux ? Ouais, totalement. Et elle aimait ça.
Au pire, elle irait juste à l’Avenue Sunshine 60. Puis elle rentrerait après être allée dans un bar, boire deux ou trois verres et rencontrer de nouvelles personnes.

« Dis... Je me posais la question, mais tes cheveux sont roses naturellement ? »

Question un peu idiote et superficielle, mais que Kaede se demandait. Si oui, l’ADN était génialissime. Si nan, c’était une idée génialissime !
Quelle soit humaine ou goule, son interlocutrice paraissait toute gentille avec son air et son sourire mignon.

« Au fait, moi c’est Kaede, Tsubaki Kaede. Ravie d’faire ta rencontre ! »

...

Kyra-chan| Kae’

Finalement, la rose choisit l’option de trainailler dehors. La jeune musicienne n’était pas mécontente d’avoir un peu de compagnie. Puis, à la fameuse question de coloration, ou nan, de cheveux, son interlocutrice lui répondit qu’ils étaient à 100% naturels.
« Woah, pensa-t-elle, c’est oufissime ! »
N’empêche, cette couleur de cheveux est difficile à vivre selon les personnalités. Surtout à l’âge du collège, où certains enfants ne voient pas plus haut que leur conception de la normalité. Subir des moqueries, être tout le temps remarquée, ce n’était pas extra.

Elle reprit sa marche, la jeune rose à ses côtés. Cette dernière se présenta, dans une révérence suivit d’un sourire, sous le nom de Samike Kyra. Celle-ci lui demandait de ne pas faire de jeux de mots avec son nom. Kaede ne voyait pas pourquoi elle en fer-. Ah si en fait. La jeune blanche eût un petit sourire moqueur en pensant à quelques petits surnoms. Néanmoins, elle n’en relèverait aucun à haute voix. Après tout, elle ne connaissait pas la jeune femme à côté d’elle, et ne voulait pas prendre le risque de la vexée. En tout cas pour le moment.

Après avoir marché quelques secondes, Kyra-chan lui demandait quelle était leur destination.
« Le West Gate Park ! fit-elle d’un ton enjoué, tu connais, nan ? »

Bien sûr que son interlocutrice connaissait. Si Kyra habitait dans le coin, c’était quasiment obligé. Sinon, c’était honteux !

Bizarrement, Kyra-chan lui paraissait être quelqu’un de fragile, à protéger. Ce n’était surement qu’une fabulation de son esprit enfolisé (quoique, ce terme n’existait peut-être pas) par la nuit et le manque de sommeil dû aux révisions de cours tardives qu’elle faisait. Et puis, avec ses sourires et son air mignon, Kaede avait l’impression que sa garde (la distance qu’elle gardait en face d’inconnus) faiblissait. Mais elle ne s’en inquiéta pas plus que cela, elle avait compris depuis longtemps que ça dépendait des gens en face d’elle. Par exemple, avec les enfants elle n’avait de « distance », alors qu’avec les adultes dans la force de l’âge, Kaede en avait beaucoup plus.